Les lotus colorés

TTC
Dimensions 46 × 55 cm
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A chaque fois que mes promenades m’amenaient le long d’étangs, je ralentissais jusqu’à m’arrêter pour regarder cette eau apparemment stagnante, inerte et obscure. Ce milieu peu attirant me fascinait par tout ce qu’il abritait de vie, invisible à mes yeux que seuls quelques indices trahissaient : des insectes glissaient à la surface, des bulles de ci-delà perçaient l’onde sombre, des rubans végétaux dissimulaient des danses mystérieuses, leurs pétales éclatants illuminaient la surface de leurs disques en forme de cœur… Les parties de pêche avec mes grands-parents m’ont offert ce spectacle vivant !
Lotus, nénuphar et nymphéa : en grandissant, dessins, représentations, peintures ont attisé ma curiosité. Mes voyages ici et ailleurs m’ont proposé leur diversité, des géants à ceux aux couleurs inattendus, suscitant à chaque fois le même émerveillement. Puis des rencontres, des moments de vis s’y sont attachés. Alors j’ai eu envie de partager avec vous un bout de mon voyage.

Ce que l’on conçoit comme une grande famille est multiple, multiple de singularités. En botanique ils n’ont pas tous la même appartenance. Ce qui les rassemble c’est le lien que nous créons, c’est l’accueil de ce qu’ils nous inspirent, de ce qu’ils nous apprennent.
Leur environnement est primordial : l’air, l’eau, la boue et la vase formes de terres informes, la chaleur vitale. Les uns lévitent au-dessus de l’eau, les autres se laissent flotter.
Ils ont la palette arc en ciel comme l’alliance entre le spirituel et le terrestre. Leur beauté s’étend sur le globe en se parant de nuances personnelles. Rares plantes éveillent tant de légendes, d’histoires, de symboles à travers les temps, les cultures, les religions, comme un lien universel.
Nourricières, elles prennent grand soin de chacun et convient à s’inspirer d’elles jusqu’à adopter une pause d’ouverture pour mieux se retrouver. Cette posture, bien connue en yoga et réalisée de nombreuses fois, m’apporté après l’inconfort la découverte de la sérénité méditative que je cultive plus assez. Leur ode à la vie nous invite par-delà les eaux troubles à puiser en nous et auprès « des nous » la lumière, à la raviver. Cette lumière révèle sa vénusté le jour et se ressource la nuit, protectrice et régénératrice.
Cet éclat, les artistes ne s’y sont pas trompés, toutes origines et techniques confondues.
Mes représentations sont volontairement très diverses tant par leur style, medium, que par le plan choisi, sur l’eau, entre deux eaux, sous l’eau… J’ai souhaité ainsi illustrer le chemin singulier de chacun, les nombreux états et élans traversés, quêtes et émotions vécues.

Vous vous en doutez celui qui m’a éblouie c’est Monet et son œuvre monumentale, de la conception de son jardin de Giverny à ses plus de 300 toiles sur les nymphéas. Trente années d’inspiration jusqu’à l’obsession après le deuil de son fils en 1914, à offrir sa fresque de paix à la France le jour de l’armistice. Je connais bien Giverny en Vexin normand pour avoir passé de nombreux moment de joie familiale à Vétheuil en Vexin français, village peint par le peintre jeune alors qu’il y résidait. En toutes saisons la lumière et les couleurs du jardin de Giverny ont dialogué avec moi, ses odeurs aussi.
Et entrer dans son atelier ! Ses émotions ont guidé son pinceau de la recherche de la profusion jusqu’à l’orée de l’abstraction quand la lumière a abandonné son regard vieillissant. A l’Orangerie de Paris « Ses grandes décorations un tout sans fin, une onde sans horizon et sans rivage » comme il disait, m’apportent un infini bonheur, apaisant et en même temps crée chez moi une sensation de vertige.
« Ce sont huit compositions différentes mais de « prolongeant », pour ainsi dire l’une l’autre, toutes offrant le même point de vue plongeant sur l’eau, sans aucun bord, ni terre, ni horizon, ni rivage, ni ciel. Leurs titres, Matin, Les Nuages Reflets verts, Reflets d’arbres…, illustrent bien le processus qui est à l’œuvre dans les Nymphéas, de dilution du sujet et de tout motif clairement figuré, et l’avènement d’une réalité plus vaste, plus ouverte, plus abstraite aussi. La peinture s’efforce de saisir la nature dans sa totalité, infiniment variée et changeante, mais organiquement unie et continue. Et elle s’offre comme expérience sensitive et méditative au spectateur, qu’elle entoure et qu’elle « absorbe » en même temps qu’il s’absorbe en elle. » Sur le site de Connaissance des Arts, Focus sur un chef d’œuvre transcrit ce que je ressens profondément.
L’évocation de Monet est citée pour vous faire partager mon grand coup de cœur, loin de moi l’idée d’accéder à aucune forme d’association.
Ces quelques toiles sont pour moi le début d’un chemin artistique et personnel, il y aura toujours dans ma vie des lotus, des nymphéas et des nénuphars.

Et puis il y a cette association « Les amis du Nénuphar » créée par Chloé Renault pour aider malades du cancer, aidants et soignants. Elle a traversé cette épreuve en dessinant. Elle a réuni ses textes et illustrations en un livre qui est vendu pour organiser notamment des ateliers pour enfants et adolescents qui eux aussi parcourent ce chemin.

Description détaillée de l’œuvre

cc
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